Roman d’aventure et d’initiation trépidant, où un jeune calligraphe découvre la vie, l’amour et Voltaire, Le calligraphe se lit d’une traite et alimente vos cauchemars.Cette semaine, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur nous fait une révélation : l’autofiction est un genre qui a donné et donne encore de grandes œuvres. Christine Angot et bien d’autres sont convoqués pour nous convaincre que se mettre le doigt dans le nombril et s’astiquer le moi, il n’y a que ca de vrai !Quand vous entrez dans une librairie, il est vrai que nombre d’écrivains français se racontent en espérant que vous achetiez leurs livres. Vous, je ne sais pas, mais moi, je n’ai aucune envie de connaître leur petit tas de secrets, comment ils ont fumé des cigarettes qui font rire, comment ils ont été abusés par leurs parents, comment et combien leur sexualité est déviante. Non, vraiment, quand vous allez dîner chez des amis, on vous a appris qu’il était malpoli d’ouvrir leurs armoires et de farfouiller dans leur linge sale. Depuis quelques années, entrer dans une librairie et regarder les piles de bouquins hexagonaux, cela revient à fouiller chez vos amis.Donc, que l’autofiction soit écartelée en place publique et qu’elle pourrisse dans son propre enfer de complaisance ! Vive le roman, vivent ceux qui ont encore le culot de vous raconter des histoires ! En plus, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les romanciers qui vous racontent des histoires, ne font rien d’autre que de vous parler de vous-même. Comme ca se trouve !Pablo de Santis est un romancier Argentin né en 1963. Deux autres de ses romans ont déjà été traduits en France. On peut les lire chez Métailié, une des rares maisons d’édition à faire son boulot honnêtement et correctement.Dans Le calligraphe de Voltaire, il dresse le portrait de Dalessius qui a étudié l’art de la calligraphie et dont les parents sont morts lors d’un naufrage. Après avoir calligraphié des documents juridiques, Dalessius va devenir le calligraphe et secrétaire de Voltaire, qui lui demandera d’enquêter sur l’affaire Calas.Voilà le début d’un roman Gothique qui combine une peinture originale du XVIIIe siècle et un sens endiablé de la narration. Dans ce roman, vous découvrirez en vrac des intrigues où les Dominicains sont d’inquiétants personnages, des automates qui ressemblent à des femmes et des femmes qui ressemblent à des automates, des corps sur lesquels on écrit et des poisons subtils. Une réflexion sur le mécanique, le vivant et le simulacre.Certes vous pouvez toujours lire le récit d’un directeur d’agence de presse qui vous raconte qu’il a été alcoolique et que c’était pas cool. Certes, vous pouvez lire le récit poignant de Guillaume D. fils d’un gros acteur, ou bien celui du jardinier d’Yves Montand révélant que le chanteur aimait pisser sur le gazon de sa maison de campagne.Vous pouvez… Mais si j’étais vous et si j’avais envie d’embarquer pour un domaine improbable, je lirais Pablo de Santis !
Philippe Sendek© Jowebzine.com - Novembre 2004
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